La technologie informatique sous-jacente à la crypto-monnaie Bitcoin se déploie aujourd’hui bien au-delà du secteur financier où elle a ses racines pour gagner pratiquement tous les autres secteurs, des soins de santé à l'agriculture. Les dépenses consacrées à la blockchain et aux technologies des registres distribués ou DLT (Distributed Ledger Technology) pourraient bien approcher les USD 16 milliards d’ici 2023, mais une progression aussi rapide, avec les risques et la confusion qu’elle est susceptible d’engendrer, peut finir par en freiner l’adoption. Le nouveau comité d'experts [1] de l'ISO spécialiste du domaine a publié ses premières normes et documents à l'appui de cette technologie, et de nombreux autres travaux sont en cours.
La chaîne de blocs est un registre partagé conçu pour être inviolable et pour créer des documents définitifs et immuables. Cette technologie intéresse de nombreuses industries ainsi que les pouvoirs publics car elle enregistre des transactions de manière transparente et sécurisée, ce qui renforce la confiance, limite le recours à des intermédiaires et réduit les coûts.
Or, la rapidité de croissance de cette technologie a donné lieu à des terminologies multiples qui peuvent prêter à confusion.
La norme ISO 22739, Chaîne de blocs et technologies de registres distribués — Vocabulaire, qui vient d’être publiée, contribue à résoudre ce problème en donnant une définition des termes fondamentaux propres aux technologies de chaînes de blocs et aux technologies de registre distribué, de manière à établir un langage commun utilisable dans le monde entier.
Emily Dawson, Manager du comité qui a élaboré la norme, indique qu'il y a également beaucoup d'autres sujets à aborder, notamment en ce qui concerne les questions de gouvernance et de sécurité. Elle précise :
« Les inquiétudes autour de la confidentialité des données personnelles, par exemple, sont souvent vues comme un frein majeur à l'adoption des solutions qu’offre la blockchain, c'est pourquoi nous avons élaboré un rapport technique pour apporter des éclaircissements à cet égard ».
Le rapport technique récemment publié, ISO/TR 23244, Blockchain and distributed ledger technologies — Privacy and personally identifiable information protection considerations, identifie et évalue les risques connus liés au respect de la vie privée et propose des moyens de les atténuer. Il couvre également le potentiel d'amélioration de la protection de la vie privée de la blockchain et des DLT.
La notion de « smart contract » (contrat intelligent), est un autre sujet qui peut prêter à confusion. Il s’agit de programmes informatiques stockés dans un registre distribué, qui sont conçus pour automatiser les transactions sur la base des conditions d’exécution convenues, en tirant parti de la sécurité offerte par les systèmes DLT. La signification de ce terme, apparu dans les années 1990, ayant évolué, la cohérence n’est plus garantie dans la pratique.
Pour clarifier cette question et permettre ainsi une utilisation plus efficace des contrats intelligents, le comité a publié le rapport technique ISO/TR 23455, Blockchain and distributed ledger technologies — Overview of and interactions between smart contracts in blockchain and distributed ledger technology systems. Ce document donne un aperçu des contrats intelligents, en expliquant en quoi ils consistent, leur mode de fonctionnement et les méthodes d'interaction entre contrats.
Autres normes et publications à publier par le comité :
- ISO/TR 3242, Blockchain and distributed ledger technologies – Use cases
- ISO 23257, Blockchain and distributed ledger technologies – Reference architecture
- ISO/TS 23635, Blockchain and distributed ledger technologies – Guidelines for governance
Les documents ISO/TR 23244, ISO/TR 23455 et ISO 22739 sont disponibles auprès du membre de l’ISO dans votre pays ou sur l’ISO Store.