L’urgence de la transition
Les mesures prises aujourd’hui agissent sur le défi énergétique qui perdure. L’ISO fournit des solutions étayées scientifiquement pour une matrice énergétique plus durable, inclusive et abordable.
La 27e Conférence des parties (COP27) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se tient à Charm el-Cheikh, en Égypte, du 6 au 18 novembre 2022. L’ISO et ses membres rejoignent les rangs des acteurs du changement mondial pour mettre en valeur les Normes internationales et montrer comment elles aident à matérialiser les engagements climatiques. Notre couverture de la COP27 offre une vue d’ensemble et des informations plus complètes sur les travaux de l’ISO dans ce domaine, avec des articles de fond ou des documents d’analyse portant à la réflexion.
Le monde ne sera pas en mesure de faire face au changement climatique sans une transition énergétique mondiale. Ces trois dernières années, une série de chocs systémiques a eu de profondes répercussions sur les systèmes énergétiques nationaux et régionaux. Le prix de l’énergie est monté en flèche, affectant gravement les ménages et les entreprises.
Alors que le monde se prépare à la crise imminente, la demande d’énergie progresse partout dans le monde et le système énergétique mondial connait une série de difficultés multiples. La demande de gaz naturel, en particulier, a augmenté de manière considérable au cours des 20 dernières années, les pays cherchant à s’affranchir du charbon et du pétrole. Mais les événements des années 2020 ayant mis en évidence une dépendance inquiétante au gaz naturel, l’accélération de la transition énergétique a regagné une importance significative.
Il faut davantage d’énergie
La consommation d’énergie dans le monde a augmenté de 42 % entre 2000 et 2019, avec une hausse de 45,8 % de la consommation de gaz naturel. Le gaz est une source d’énergie populaire car c’est le combustible fossile le plus propre (même si sa combustion produit néanmoins encore des gaz à effet de serre). Il est facile à stocker et les centrales au gaz peuvent être mises en marche ou arrêtées relativement rapidement en fonction de demandes saisonnières ou d’exigences à court terme. Mais les répercussions de la pandémie de coronavirus au niveau mondial et l’incertitude quant à la durée du conflit déclenché en 2022, ont créé un véritable cataclysme à différents niveaux : demande très soutenue, instabilité des approvisionnements et flambée des prix.
Avec la crise énergétique mondiale, l’accélération de la transition énergétique impliquant l’abandon des combustibles fossiles au profit de sources renouvelables devient une nécessité des plus urgentes. Afin de contrecarrer la hausse des prix pénalisant les consommateurs, de nombreux pays s’efforcent de réduire leur dépendance au gaz naturel en se tournant vers des sources d’énergie plus propres. Et si 2021 a été une année record en termes de progression de la part des capacités renouvelables – qui ont augmenté de 6 % – la question demeure : les sources renouvelables seront-elles capables de répondre à cette demande exponentielle ?
Il faut accélérer le rythme
Au rythme actuel où vont les choses, et faute de prendre des mesures énergiques, il est peu probable que l’on parviendra à atteindre le but fixé par l’Objectif de développement durable (ODD) n°7, à savoir garantir l’accès à une énergie abordable, fiable et propre d’ici 2030. L’insuffisance des infrastructures due aux complications d’ordre logistique causées par l’instabilité de l’économie mondiale ces dernières années, est un obstacle majeur à la réalisation de l’ODD 7.
Il est trop tôt pour dire quel sera l’impact de l’instabilité à court terme sur l’avenir des énergies renouvelables. La hausse du prix du gaz a amélioré la compétitivité des sources d’énergie renouvelables – en dépit de l’augmentation des coûts des nouvelles installations solaires et éoliennes – mais la contribution réelle des énergies renouvelables au bouquet énergétique dépendra fortement de la rapidité et de la qualité de la mise en œuvre des nouvelles politiques.
La hausse du prix du gaz a amélioré la compétitivité des sources d’énergie renouvelables.
Il faut un cadre plus structuré
La demande d’énergie renouvelable est en hausse. Heureusement, il y a de nets progrès dans ce domaine, comme en témoigne la diversification rapide de sources d’énergie telles que le vent, le soleil, l’eau, la fusion nucléaire, la géothermie et la bioénergie. Les Normes internationales ont un rôle important à jouer en veillant à ce que la rapidité avec laquelle on investira dans ces sources et on les développera sera encadrée de manière à optimiser les rendements et à préserver la santé des personnes et de la planète. Le monde se doit d’y parvenir sans faillir pour éviter toute instabilité supplémentaire et promouvoir la sécurité énergétique pour l’avenir.
Selon le rapport du Forum économique mondial intitulé Fostering Effective Energy Transition 2022, les secteurs privé et public doivent agir de toute urgence pour assurer une transition énergétique résiliente capable de relever les défis de la durabilité environnementale, de la sécurité énergétique, de la justice énergétique et de l’accès à des services énergétiques abordables. Les gouvernements, les entreprises et les consommateurs sont appelés à intensifier leurs efforts pour entamer cette transition énergétique, en recourant notamment à des normes : « Il serait possible aujourd’hui de réaliser des réductions significatives des émissions sur de nombreux sites industriels, si les entreprises se dotaient des normes, des processus et des outils adéquats pour gérer les émissions. »
La transition énergétique coûtera moins cher que la poursuite du statu quo et, pour renforcer la sécurité énergétique mondiale, il sera fondamental d’investir plus massivement et avec plus d’ambition dans les sources renouvelables. La réussite de la transition et la réalisation des objectifs impliqueront des stratégies appuyées sur des bases scientifiques. Le rôle de l’ISO est important dans ce domaine. Du pouvoir de mobilisation au rassemblement des parties prenantes, l’ISO a la capacité d’esquisser le tableau d’ensemble d’une transition énergétique à l’échelle mondiale.